mercredi 6 février 2008

Album "De nos montagnes", édité par la SNED en 1981

Album "De nos montagnes" :
Planche extraite du récit : "l'éclaireur".

Planche extraite du récit : "le survivant".





Planche extraite du récit : "la gourde".










Planches extraites du récit : "l'éclaireur".













samedi 2 février 2008

Album BD : Le fusil chargé, réédité par l'ENAG

Couverture de l'album "Le fusil chargé" publié en 1987 et réédité par l'ENAG, dans le cadre " l'Année de l'Algérie en France", 40 années de BD et de dessin de presse en Algérie.

Extrait de l'album "Le fusil chargé". Illustration représentant le débarquement des troupes coloniales françaises le 14 juin 1830, sur la plage de Sidi Fredj.

Extrait de l'album "Le fusil chargé". La forteresse de Bordj Tamentfoust, important bastion de la défense de la ville d'El Djezaïr.

Le Dessin de presse en Algérie

"Boîte à chique" de Slim publié dans Révolution Africaine n°1310 avril 1989 Pour avoir publié quelques dessins dans la presse coloniale des années cinquante le défunt Aït Djaffar, auteur des « complaintes des mendiants de la Casbah et de la petite Yasmina assassinée par son père », peut être considéré comme le précurseur de la caricature en Algérie.
Dès l'indépendance, en 1962, ce moyen d'expression est omniprésent dans le paysage médiatique officiel du pays. La presse arabophone et francophone publie régulièrement des dessins liés à l'actualité nationale et internationale. Les noms de Chid, Haroun, Slim, Kaci, Tenani, Aïder, Hiahemzizou, Arab, Hankour, Melouah, Maz, Ryad, Daho, Alilo Dorbane, Gébé … paraissent régulièrement.
En 1990, l'avènement de la démocratie suscite un foisonnement de publications en tous genres. Ne voulant pas être en reste, les dessinateurs se regroupent de nouveau autour d'un projet de journal satirique, « EL MANCHAR ».
EL MANCHAR, ( La scie ), est un mélange subtil et détonnant de textes satiriques, de dessins et de bandes dessinées politiques et sociales. Son succès auprès des lecteurs dépasse les prévisions les plus optimistes. Ce bimensuel, tiré à 200.000 exemplaires, est épuisé dès les premiers jours de sa sortie en kiosque. Il confirme le talent des anciens (Haroun, Aïder, Tenani, Melouah, Slim, Bouslah, Ryad...) et révèle de nombreux auteurs inconnus parmi lesquels Dilem, Sour, Fathy, Hic, Benyezzar, Bouss, Aknouche, Ayoub, Abi, Gyps, Dahmani, Beneddine, Nedjmedine…
La qualité de son contenu et l'insolence de sa ligne éditoriale surprennent et dérangent certaines personnalités du pouvoir qui n'aiment pas être contrariées. Elles essaient en vain de le récupérer en lui faisant des appels du pied sous forme de propositions d'aides financières et matérielles. Mais EL MANCHAR est le seul périodique algérien à vivre de ses ventes et, faute de local, à réunir sa rédaction dans la salle d'exposition Franz Fanon, ouverte au public et en présence de visiteurs perplexes.
Certains noms de journalistes, toutes fonctions confondues, sont cités avec fureur dans la haute sphère du pouvoir. Ils font aussi l'objet, dans les mosquées, de prêches virulents des leaders islamistes. Ces gens qui se croyaient investis d'une mission divine sont ramenés à leur dimension de petits « Mickey » dans EL MANCHAR et BAROUD, un autre périodique satirique créé par une partie du collectif.
En 1992, l'arrêt du processus électoral, dont le premier tour des législatives est nettement favorable aux candidats FIS va plonger pour longtemps le pays dans une spirale de violence infernale. Lee islamistes, frustrés d'une victoire, se lancent dans l'action terroriste. Leurs premières cibles sont les intellectuels et les journalistes, qui les ont affrontés publiquement et dénoncé leur projet de société.
Après l'assassinat du Président Mohamed Boudiaf et du grand écrivain et journaliste Tahar Djaout, le dessinateur Slim est le premier à rallier le Maroc puis la France. Le célèbre dessinateur, billettiste, chroniqueur et éditorialiste, Saïd Mekbel, est abattu d'une balle dans la tête. Le dessinateur Brahim Guerroui, dit Gébé, est kidnappé le soir à son domicile par les groupes armés. Le lendemain, à la cité populaire des Eucalyptus, il est jeté au pied de son immeuble, les mains ligotées au fil de fer et la gorge tranchée. Le dessinateur Dorbane succombe lors de l'explosion d'une voiture bourrée de T.N.T. devant la Maison de la Presse. Le talentueux scénariste, romancier et billettiste Djamel Dib meurt après un coma diabétique consécutif à d'un choc émotionnel.
EL MANCHAR cesse de paraître et, à l'instar de tous les journalistes de la presse algérienne, les dessinateurs entrent dans la clandestinité. L'Algérie donnait ainsi au monde de la presse satirique et de la bande dessinée les premiers martyrs.

La Bande Dessinée Algérienne

Couverture du magazine de bd "BOA"

Couverture du magazine de bd "PANGO" version arabe "CHARIT"

Couverture du magazine de bd "IBTACIM"

Couverture du magazine de bd "ALBUM"

La bande dessinée algérienne a célèbré ses quarante années d'existence il y a 3 ans de cela. En fait, son histoire a commencé peu après l'indépendance du pays et de façon épisodique, par une première parution, dans l'hebdomadaire Algérie actualités, de la bande dessinée de Mohamed Aram : « Naâr, une sirène à Sidi-Ferruch ». Elle est suivie de la B.D. de Slim que publie le quotidien de langue française El moudjahid : « Moustache et les Belgacem » et celles de Rachid Aït Kaci, « Tchipaze », de Mohamed Bouslah, « Krikech », de Noureddine Hiahemzizou, « Zach », de Mohamed Mazari, « Tchalabi »… Mais la merveilleuse aventure de la bande dessinée algérienne débute en 1968 par la réalisation du premier illustré algérien, «M'QUIDECH», du nom d'un célèbre personnage de la tradition populaire algérienne qu'édite la Société nationale d'édition et de diffusion, la SNED sous la direction de A. Madoui et de Kapitia.
Ce nouveau titre, qui intervient comme une sorte de libération et propose une alternative nationale aux nombreux illustrés étrangers disponibles à l'époque, est réalisé par une bande de gamins dont la moyenne d'âge n'excède pas seize ans. MQUIDECH, dont le succès est immédiat, permet l'éclosion de nombreux jeunes talents tels que Amouri, Taïbi, Tenani, Melouah, Aïder, Guerroui, Tidadini, Zeghidour, Rahmoune, Hebrih, Aït Hamoudi, Ferhat, Ryad, Beghdadli, Assari, Oulmane, Khiari…et l'affirmation d'auteurs expérimentés comme Haroun, Kapitia, Mazari, Slim, Bouslah… L'expérience de MQUIDECH sera suivie par d'autres périodiques au destin éphémère à l'instar de M'CID, IBTACIM, TARIK, PANGO, ALBUM, FANTASIA, BOA, SCORPION, TIM
Durant les années quatre vingt, l'ENAL, entreprise publique issue de la restructuration de la SNED, publie de nombreux albums et permet à des auteurs aux grandes potentialités artistiques- Masmoudi, Malek, Hankour, Berber, Souici, Bordji …- de se faire connaître. De même que le premier festival international de la bande dessinée et de la caricature organisé par la commune de Bordj El Kiffan (près d'Alger) révèle au public de jeunes dessinateurs au style affirmé, issus de l'émigration algérienne en France, en l'occurrence Farid Boudjellal, Larbi Mechkour et Rasheed.

1969, M'quidèch le premier illustré algérien


En février 1969, les lecteurs algériens découvrent en librairie une nouvelle publication : M’quidech du nom d’un personnage mythique des contes populaires algériens. La première revue algérienne de bandes dessinées vient de naître. Créée par Mohamed Madoui (Directeur des éditions SNED), sous la houlette du talentueux artiste Kapitia, avec les dessinateurs Aram, Haroun, Maz, Slim, Bouslah, Taïbi, Amouri, Tenani, Melouah, Aïder et d'autres, M’quidèch est éditée par la SNED (Société nationale d’édition et de diffusion) aujourd’hui disparue.
L’objectif de M’quidech est de proposer une alternative aux nombreuses publications occidentales qui font le bonheur des petits lecteurs algériens à cette époque "Zembla", "Akim", "Kiwi", "Blek le Roc", "le Petit ranger", "Ombrax".
De nombreux Algériens ont d’ailleurs puisé leur nationalisme à travers la lecture de "Blek le Roc" qui combattait contre l’envahisseur anglais. Il leur suffisait juste de transposer l’action sur le sol algérien avec le Français dans le rôle de l’envahisseur.
Pour M’quidech, on demande aux dessinateurs de privilégier les héros de type algérien, les costumes et les décors nationaux et les récits "distrayants" sur l’Histoire de l’Algérie. Ainsi, Haroun créé le personnage de "M’quidech", djinn à l’esprit espiègle et malin qui délivrera ses cousins captifs d’un ogre. Amouri raconte les aventures de "Richa", une héroïne pachydermique mais sympathique qui vivra beaucoup de situations du fait de son... obésité, Tenani avec "Grand Babah", un sympathique personnage chef d'une tribu dans le Sud algérien. Au fil des numéros, l’équipe se renforce (Guerroui, Assari, Tidadini, Zeghidour, Rahmoune, Hebrih, Aït Hamoudi, Ferhat, Ryad, Beghdadli, Oulmane, Khiari, etc) et les personnages se multiplient : "Professeur Skolli", "Si grelou", "Si loubia", "La famille M’barek" », etc...
Une rubrique, intitulée "De nos montagnes" retrace les hauts faits de la guerre de "libération nationale". M’quidech était édité à la fois en arabe et en français, la presque totalité des auteurs algériens réalisant d’ailleurs leurs planches en français.
Mais en 1972, au bout d’une trentaine de numéros, l’illustré M’quidech disparaît, la SNED ayant décidé d’en arrêter la publication. L’expérience de M’quidech sera suivie par d’autres périodiques au destin éphémère à l’instar de M’cid, Tarik, Ibtacim, Pango, Boa, Scorpion, etc. La bande dessinée algérienne connaît alors un passage à vide.

Zoom sur la BD algérienne

Il peut paraître étonnant que l’Algérie considérée pendant de longues années comme LE pays de la BD dans le Maghreb, voire dans le monde arabe, connaisse actuellement une production de bandes dessinées aussi faible, où les nouvelles parutions se comptent sur les doigts de la main.Ismael Aït Djaffar (l’auteur des "Complaintes des mendiants de la Casbah") qui a publié quelques dessins dans la presse coloniale des années cinquante peut être considéré comme le précurseur de la caricature en Algérie.
Mais c’est en fait surtout après l’indépendance du pays, en 1962, que l’histoire de la bande dessinée algérienne démarre. Dès cette époque, ce moyen d’expression est omniprésent dans le paysage médiatique officiel du pays : la presse arabophone et francophone publie régulièrement des dessins liés à l’actualité nationale et internationale.
Avec le dessinateur Chid, Haroun est ainsi le doyen des dessinateurs de presse de l’Algérie indépendante. Le 26 octobre 1962, il débute comme illustrateur au journal Le Peuple en langue française, devenu Echaâb en langue arabe et pour lequel il réalise plusieurs illustrations de romans ou de textes historiques dont "Le baptême des maquis" ou "Les frères Barberousse..."
Dans la première moitié des années 60 également, l’hebdomadaire Algérie actualité publie une bande dessinée de Mohamed Aram, "Naar", l’histoire d’un super héros qui combat des sirènes. En 1968, une autre BD est publiée dans Algérie actualité : "Moustache et les frères Belgacem", créée par un tout nouvel auteur, Slim. Le personnage de Mimoun y fait son apparition. Il deviendra plus tard le héros algérien le plus populaire de la BD, sous le nom de "Bouzid". Suivent des BD signées Rachid Aït Kaci "Tchipaze", Mohamed Bouslah "Krikech", Nour-eddine Hiahemzizou "Zach" ou encore Mohamed Mazari "Tchalabi".

Tenani Mustang / Bédeïste / Caricaturiste

1968 : Débute dans la revue M’Quidech avec les aventures de « Grand Babah ».
1972 : Réalise pour M’Quidech, une série de bandes dessinées sur l’histoire de la colonisation et la guerre d’Algérie dont « De nos montagnes » et « Sâadi ».
1979 : Réalise pour la revue Tarik sa première bande dessinée de science fiction « Sables ».
1981 : L’ENAL publie l’album de bandes dessinées « De nos Montagnes ».
1981-83 : Illustrations de nombreux contes pour enfants à l’ENAL.
1982 : « Premio Caran d’Ache » de la bande dessinée au Salon international de Lucca, Italie (Prix collectif bédéistes algériens).
1985 : L’ENAL publie les albums de bandes dessinées « Les hommes du djebel » et « Le fusil chargé ».
1988 : La revue Scorpion publie la bande dessinée de science fiction « Arkonga ».
1990 : Cofondateur des journaux satiriques El Manchar et Baroud.
1990 : Albums « Présences », « Le grand échiquier », « Les Hamamis », « Histoires de tous les jours ».
1995-1998 : A collaboré comme caricaturiste dans différents quotidiens et hebdos de la presse algérienne.
2000-2003 : A travaillé comme illustrateur de livres pour enfants.
2003 : Les éditions Mihoubi publient l’album de science-fiction « Le secret de la Citadelle ».